L'Érythrone, reine des prairies et des assiettes

Le patronyme de cette fleur des champs fait allusion à la forme de son bulbe, qui une fois déterré pourrait bien rappeler une canine…canine. Elle est surtout annonciatrice pour Sébastien Bras de la belle saison qui arrive et de la nature qui se ravive après l’hiver dont le froid aime parfois jouer les prolongations sur le plateau. « Elle pousse tout autour du Suquet et fait l’objet de notre première cueillette avec la brigade. Un prétexte à une belle balade pour leur faire découvrir les environs, et surtout la cuisine du végétal qui nous est chère, l’opportunité d’une rencontre avec la nature et ses trésors que nous allons mettre en valeur tout au long de la saison ». Les longues feuilles épaisses de l’Érythrone, d’un vert tacheté, rappellent un peu la texture mucilagineuse du pourpier. Leur goût inédit flirte avec celui de l’avocat ou de la noix verte. Toute en subtilité, le cuisinier aime la marier avec des légumes primeurs ou des poissons au parfum plus doux comme l’omble ou la truite. Ses fins pétales violets longilignes ne sont pas oubliés et viennent illuminer les assiettes avec tout l’éclat du Printemps.